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Lu sur NextInpact : http://www.nextinpact.com/news/96300-sec...ternet.htm

NextInpact / Xavier Berne a écrit :Sécurité routière : le gouvernement invité à lutter contre les « messages d'incivisme » sur Internet

L'argent des radars automatiques sert uniquement à remplir les caisses de l’État, il est possible d’être flashé pour un excès de vitesse de un ou deux km/h, etc. Voilà autant d’idées reçues auxquelles le gouvernement a récemment été invité à tordre le cou sur Internet.

Resté confidentiel pendant plus d’un an, le rapport d’évaluation de la politique de sécurité routière est finalement sorti des placards de la Place Beauvau il y a quelques jours suite à une fuite dans le Journal du dimanche. Ce document, finalisé en juillet 2014 sous la houlette de l’Inspection générale de l’administration (IGA), ne recommande pas uniquement d’utiliser les caméras de surveillance pour vidéo-verbaliser « à la volée » les conducteurs qui téléphonent au volant. Ses auteurs en arrivent en effet à la conclusion que « l’évolution vers une société individualiste et multi-connectée complexifie le message de prévention et nécessite une action spécifique face aux messages d’incivisme diffusés notamment via Internet ».

Deux phénomènes sont plus exactement dans leur collimateur. D’un, « la communication sur Internet de manœuvres de contournement de la loi ». Le rapport reste muet sur ce qu’il faut comprendre par là, mais il est fort probable que les autorités visent ici les sites qui expliquent comment éviter de se faire flasher par un radar automatique, ou bien encore ces groupes Facebook signalant des contrôles routiers. De deux, l’IGA s’inquiète de « la prolifération sur Internet de contre-vérités relatives à la sécurité routière ». « Il est en effet particulièrement nocif pour l’avenir de la politique de sécurité routière que des informations erronées sur l’objectif du contrôle sanction automatisé ou le risque lié aux personnes âgées puissent s’enraciner sans contradiction institutionnelle », déplore le rapport.


Une rubrique de « fact checking », version Sécurité routière
Résultat, le ministère de l’Intérieur était invité à mettre à la disposition du public « une documentation rassemblée, d’argumentaires accessibles à tous (...). Il est nécessaire que les journalistes comme les simples citoyens puissent disposer d’une information claire et argumentée corrigeant les informations erronées, répandues notamment via Internet ». Les auteurs du rapport proposaient en outre qu’un « espace Internet ludique », « conçu par des jeunes pour les jeunes », soit mis en place, afin de répandre la bonne parole auprès des enfants.

Cet appel semble d'ailleurs avoir trouvé un écho favorable auprès de la Place Beauvau, puisque le plan de mesures dévoilé en janvier dernier par Bernard Cazeneuve prévoyait l’instauration d’une rubrique « À l’épreuve des faits » sur le site de la Sécurité routière. L’idée ? Fournir aux internautes « une information de qualité et réactive face aux idées reçues et fausses affirmations sur la sécurité routière (technique du fact-checking) ». Cet espace est même en service depuis plusieurs mois (voir ici).


La transparence sur les données relatives à la sécurité routière attendra
Il est un point qui a en revanche moins inspiré le ministère de l’Intérieur... Le rapport de l’IGA regrettait en effet « l’absence d’une base de données disponible pour les acteurs de la sécurité routière, voire accessible à tous publics ». Ses auteurs préconisaient ainsi une mise à disposition plus poussée « des données scientifiques et techniques » relatives à la sécurité routière (nombre et localisation des accidents, rendement des radars, etc.), au motif qu’en « l’absence d’une telle base documentaire, l’effort à fournir par chaque acteur pour adapter les mesures qu’il prend à l’état de la science est un frein à l’action et une source de perte de temps ».

Alors que le gouvernement n’a de cesse de vanter les mérites de l’Open Data, ces statistiques demeurent malheureusement très parcellaires (remontant bien souvent à plusieurs années), et consistent généralement en de simples documents PDF très difficiles à réexploiter...

Xavier Berne / NextInpact